De « Tomb Raider » à « Deus Ex »... Embracer, « le Pac-Man du jeu vidéo »


Embracer, le groupe suédois, multiplie les acquisitions. « C’est un peu le Pac-Man du jeu vidéo », explique Charles-Louis Planade, directeur des opérations internationales de la banque d’affaires TP ICAP Midcap. Dans le secteur, l’image est parlante. A l’image de cette figure majeure de la pop culture des années 1980 et 1990, le groupe est un glouton, prêt à dévorer tout ce qui passe sous ses yeux. Son dernier coup d’éclat : le rachat, début mai, de la division occidentale du japonais Square Enix, comprenant un catalogue de licences telles que Tomb Raider ou Deus Ex.

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Montant de l’opération : 300 millions de dollars (295 millions d’euros). Une paille dans un secteur qui voit se multiplier les deals à neuf zéros, mais qui correspond à la philosophie d’Embracer. Sa stratégie : multiplier les acquisitions à « bas » coût – même s’il a consenti, exceptionnellement, à débourser 1,3 milliard de dollars pour mettre la main sur le studio Gearbox Software, connu pour sa série de jeux de tir Borderlands.

Rien que sur l’année 2021, Embracer a conclu une vingtaine d’opérations, ce qui lui permet d’afficher des chiffres de croissance impressionnants. Sur l’exercice 2021-2022, qui s’est achevé en mars, ses ventes de jeux vidéo ont progressé de 116 % en valeur, à 1,5 milliard d’euros. Au total, le groupe réunit plus de 80 studios sous son ombrelle et prévoit une quarantaine d’acquisitions dans l’année. Tout en les laissant vivre leur propre vie, le groupe encourage les collaborations et les synergies.

Diversification

En dix-huit ans d’existence, l’entreprise, qui a changé plusieurs fois de nom, a toujours été dirigée par son fondateur, Lars Wingefors. Jeune, il s’était lancé dans la vente de bandes dessinées d’occasion par correspondance, avant d’entrer dans le commerce des jeux vidéo. En 2007, la société publie son premier jeu (un titre de karaoké pour Nintendo), puis acquiert son premier studio en 2011. Introduite en Bourse en 2016, la compagnie est aujourd’hui valorisée 8,5 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros), plus qu’Ubisoft (5,5 milliards d’euros), ce qui en fait le géant européen du jeu vidéo.

Au-delà de son activité dans les jeux vidéo, Embracer a décidé, ces dernières années, de se diversifier, comme le reflètent ses récentes acquisitions. La compagnie doit notamment finaliser le rachat du spécialiste français des jeux de société Asmodee (Dobble, Catan…). Elle a mis la main sur le troisième éditeur américain de comics, Dark Horse (qui a notamment adapté en album la série Stranger Things), ainsi que sur des sociétés spécialisées dans la production audiovisuelle.

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